LES LEÇONS DE LA RÉUSSITE ET DE LA LIBERTÉ EN RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
L’histoire d’un peuple ayant une tendance profonde pour la sollicitude, la réserve, l’humanisme et la souveraineté est merveilleuse. Sa patrie, au carrefour de grandes cultures, est connue comme étant « le cœur de l’Europe ». La rivière Vltava achemine ses eaux pleines de vie à travers des vallées abondantes, des forêts enchantées, au milieu de collines douces et de châteaux majestueux, à travers la capitale Prague, et jusqu’au fleuve l’Elbe. Dans ses courants, la Vltava transporte également les souvenirs racontant l’histoire d’époques depuis longtemps révolues—d’âges de joie et de tristesse, d’ères de renouveau et de déclin, et d’époques de stabilité et de bouleversements. Quand les descriptions à elles seules ne suffisent pas à décrire l’étendue des périodes qu’a traversé la nation slave, le deuxième des six poèmes symphoniques Má vlast, intitulé Vltava, de Bedřich Smetana, est là pour transmettre l’essence de l’esprit de la nation, de ses humbles débuts à sa prospérité actuelle.
La Tchéquie
La légende a commencé aux alentours du 7ème siècle, comme racontée à nouveau en 1894 par Alois Jirásek, lorsque les deux frères Czech et Lech quittèrent leur patrie en Croatie en quête d’une nouvelle terre, après que leurs tribus aient miraculeusement survécu aux guerres dévastatrices. Après un long voyage, le frère ainé, Czech, fit ses adieux à Lech et interrompit sa quête au pied de la montagne Říp car son peuple était faible et las. Au lever du soleil, Czech monta jusqu’au sommet de la montagne et vit un vaste paysage s’étendant devant lui, aussi luxuriant et magnifique que le Jardin d’Éden. Il en conclut que le destin lui-même les avait guidé jusqu’à ce nouveau foyer et déclara à son peuple que cette terre nourrirait les générations à venir. Son peuple s’en réjouit et donna le nom de son chef à cette nouvelle terre.
Le peuple de Czech cultiva la terre avec assiduité. Il tenait l’art de la forge en haute estime car le fer leur donnerait le pouvoir de se protéger des agresseurs en temps de guerre, de même qu’il leur conférait la capacité de semer et de récolter de précieuses récoltes en temps de paix. Quand leur chef bien-aimé décéda à l’âge de quatre-vingt-six ans, son peuple le pleura profondément et rechercha les conseils de Lech. Le frère le consola et lui proposa un ancien du nom de Krok pour être son nouveau chef.
Libuše
Le roi sage Krok eut trois filles : Kazi, Teta et Libuše. Libuše, la plus jeune, était la plus apte à monter sur le trône ; cependant, elle était également consciente que les hommes de la Tchéquie étaient réticents à la suivre. Ainsi, disposant du don de prophétie, la gentille princesse prédit qu’un laboureur travaillant dur du nom de Přemysl serait le fondateur d’une grande dynastie de Tchèques. Libuše envoya alors ses hommes dans le pays de Přemysl et l’invita à devenir le chef de son peuple.
Des années plus tard, elle eut également la vision d’une citée illustre bénie par les cieux et les étoiles qui captivait le monde par sa beauté merveilleuse. Dans sa vision, elle vit un forgeron bâtissant le seuil de sa nouvelle maison sur la crête d’une colline rocheuse. « Tout comme les princes et les guerriers inclinent la tête devant le seuil d’une maison, le monde entier s’inclinera devant cette cité, » prédit Libuše. Et en l’honneur de cette prophétie heureuse, la cité porterait le nom de Praha.
Autrefois, pendant les périodes d’abondance, les seigneurs tchèques recherchaient le conseil de Přemysl. Les récoltes et le gibier de leurs terres abondaient, mais le peuple souhaitait disposer de ses propres minerais et métaux au lieu d’avoir à échanger des biens précieux contre des matières premières au-delà de sa patrie. Přemysl et Libuše y réfléchirent pendant une demi-lune. Lors du retour des seigneurs, la reine visionnaire les mena vers une haute falaise surplombant la rivière Vltava et indiqua, successivement, chaque réserve de richesses enfouies qui se trouvaient dans toutes les directions cardinales de leur patrie.
Quiconque trouve les gisements dans ces montagnes sera immensément riche.
Les invités indésirables viendront en quête de minerai car c’est le pouvoir.
Le pouvoir disparaîtra, l’impuissance arrivera si l’amour sacré est oublié.
Œuvrez avec révérence pour votre terre, honorez les ancêtres et honorez-vous les uns les autres.
Les réserves sont limitées et doivent être utilisées avec habilité et prudence.
Utilisez-les pour renforcer votre propre foyer, tout comme les abeilles travaillent inlassablement pour renforcer leur ruche.
Gardez ces mines et faites croître les richesses de votre terre natale vous-même.
Pour qu’un étranger ne vienne pas vous enchaîner avec vos propres richesses…
Le peuple écouta avec une profonde révérence les paroles de sagesse qui réaffirmaient l’importance d’être le maître de sa propre destinée.
Masaryk
Au fil des siècles, l’indépendance du peuple tchèque fut victime à plusieurs reprises de grandes épreuves, comme annoncée par Libuše. Lors de l’année 1848, alors que les Tchèques avaient été des sujets provinciaux de l’empire d’Autriche pendant plus de trois cent ans, des revendications sociales et économiques provoquèrent cinquante soulèvements séparés sur l’ensemble du continent européen. La Révolution française et la transformation industrielle avaient déclenché des changements cataclysmiques en matière de gouvernance et de distribution des richesses. Les monarques et l’aristocratie européenne, qui avaient l’habitude d’exploiter les paysans constituant la majorité, ne pouvaient plus le faire efficacement en raison de l’essor des classes bourgeoises. Alors que ces dernières exigeaient une représentation juste au gouvernement, l’adoption de constitutions et du suffrage universel pour les hommes devint la nouvelle norme. S’en suivit une époque où les expériences avec le libéralisme, le républicanisme et le socialisme s’opposèrent au statu quo autoritaire.
Surfant sur cette même grande vague de changements, les aspirations nationalistes des individus commencèrent à se manifester. Dans les terres slaves, les intellectuels créèrent de la littérature, de la musique, de l’art et des pièces de théâtre faisant référence aux anciens souvenirs et folklore reflétant le désir de longue date du peuple en matière d’unification nationale et d’indépendance vis-à-vis d’un gouvernement oppressif. Dans ce contexte, Tomáš Garrigue Masaryk naît en 1850 dans une famille ouvrière dans la ville d’Hodonín en Moravie. Ce jeune homme consciencieux et assidu devient un tuteur pour les enfants de familles riches, qui financent ses études supérieures à l’université de Vienne, puis à Leipzig. Masaryk embrasse l’idéal de Platon du « philosophe roi ». Son credo est que la fondation de la démocratie doit reposer sur l’humanisme pour que toutes les ethnies, grandes et petites, puissent vivre dans la sécurité et la prospérité avec de la dignité et des droits égaux.
Masaryk travaille comme professeur de philosophie à l’université Charles et publie des articles et des livres sur le sujet de la réforme et du renouveau tchèque et slovaque. En 1886, la découverte de deux épopées héroïques, apparemment les premières de la littérature tchèque, provoque l’engouement du public. Masaryk conteste toutefois l’authenticité de ces manuscrits en présentant des preuves que les poèmes ont été repris pour passer de la langue moderne à la langue tchèque ancienne. Bien que le public le dénonce comme un traître à la nation, il demeure inébranlable dans ses principes, déclarant que la « gloire d’une nation ne peut reposer sur des contrefaçons. »
En 1891, Masaryk et ses collègues sont élus au Conseil impérial austro-hongrois, au Reichsrat. Ils y représentent le Mladočeská Strana, un parti politique libéral qui privilégie la participation active dans la promotion des programmes nationalistes tchécoslovaques, notamment, entre autres, le bien-être des paysans. Pendant ses trois ans comme député, Masaryk réalise que la question des droits du peuple tchèque doit être présentée différemment. Il rentre à Prague, rédige et publie de nombreux textes fondamentaux et puis enseigne de nouveau à l’université Charles.
La rigueur morale de Masaryk est à nouveau mise à l’épreuve en 1899 quand il défend Leopold Hilsner, qui a été condamné à tort pour un meurtre rituel avec allusions antisémites. Cette victoire coûte à Masaryk sa réputation publique car les spectateurs l’accusent d’avoir reçu des pots de vin des juifs. Cette affaire impacte profondément sa famille et l’incite à sensibiliser sur la nécessité de moderniser l’environnement social et culturel des Tchèques et des Slovaques via l’éducation.
Anticipant les dangers du chauvinisme, du populisme et de la démagogie nationales, Masaryk préconise une démocratie libérale gouvernée par la pensée rationnelle, renforcée par des arguments raisonnables reposant sur des preuves factuelles et sur la connaissance scientifique, et librement accessible aux électorats masculins et féminins. Ainsi, en 1900, avec ses collègues, il crée le Parti réaliste. Pendant sept ans, ils œuvrent pour que les droits du peuple tchécoslovaque soient reconnus au Reichsrat, ce qui aboutit uniquement à des difficultés accrues pour sa famille et ses partisans.
Au début de la Première Guerre mondiale, Masaryk est exilé de sa patrie. Avec ses deux élèves, Beneš et Štefánik, il fonde le conseil national tchécoslovaque et encourage inlassablement l’indépendance tchèque, provoquant du soutien des partis politiques et individus dirigeants en Italie, en Suisse, en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Russie et au Japon. À la fin de la guerre, ils réussissent à convaincre les forces alliées qu’un état tchécoslovaque indépendant serait un avantage pour la stabilité de la région.
Ainsi, en 1918, Tomáš Garrigue Masaryk retourne dans sa patrie non comme un dissident mais en tant que père d’une nouvelle nation. La République tchèque est fondée le 29 octobre 1918. Masaryk devient président à l’âge de soixante-neuf ans et est réélu à trois reprises (en 1920, 1927 et 1934). Pendant son mandat, il se dévoue au développement économique et à la modernisation des infrastructures en Tchécoslovaquie, créant un état multi-ethnique prospère qui prend en considération les droits humains de toutes les minorités. Il réforme les établissements d’enseignement pour fournir des opportunités égales pour tous les citoyens et crée de nouveaux dispositifs qui encouragent les avancés scientifiques et culturelles. Il décède à l’âge de quatre-vingt-sept ans en 1937.
Masaryk fut un philosophe devenu dirigeant politique qui réussit à mettre la théorie en pratique. Avant son émergence sur la scène politique européenne, l’idée d’un état tchécoslovaque indépendant n’était qu’un rêve latent. Masaryk n’avait qu’une vision guidée par des principes universels : que la destinée du peuple tchèque fasse partie de l’Europe en participant comme état souverain à la politique mondiale. Sans les moyens ou un plan défini pour atteindre cet objectif, il veilla à ce que le peuple tchèque devienne une fois de plus le maître de sa propre destinée.
Avec ses propres mots : « Nous avons commencé les mains vides, sans armée, sans traditions constitutionnelles et avec une monnaie en chute libre au milieu d’un chaos économique. Et pourtant nous avons passé l’épreuve et nous nous en sommes sortis avec honneur. » Masaryk fut fidèle à ses convictions et à sa cause, la justice et la vérité, même au détriment de ses intérêts personnels. Son legs de démocratie humaine et de dévouement à la souveraineté s’est prolongé jusqu’à l’époque moderne, tenant bon contre les événements les plus funestes du 20ème siècle à venir.
Havel
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’avènement de la nouvelle technologie, avec sa facilité d’utilisation et l’irréversibilité de son action, avait fait connaître à l’humanité une ampleur inégalée de souffrances, de mort et de destruction. L’URSS, ayant subi la majeure partie de la guerre, libéra les nations d’Europe de l’Est mais imposa également la domination communiste dans la région. Le conflit idéologique entre l’Union soviétique et les États-Unis d’Amérique initièrent une Guerre Froide et les anciens alliés devinrent des ennemis.
Au milieu de l’incertitude du destin de l’Europe, la Tchécoslovaquie, fondée sur l’héritage d’une démocratie libérale, avait mis en place sa propre approche pour le rétablissement et commençait à prospérer. En février 1948, cependant, le parti communiste de Tchécoslovaquie s’empara du pouvoir en menaçant le gouvernement d’une intervention soviétique, bloquant à nouveau les espoirs du peuple tchécoslovaque pour un avenir radieux.
Václav Havel est né dans ce contexte à Prague en 1936 dans une famille intellectuelle d’amoureux des arts et d’entrepreneurs immobiliers. À la suite du coup d’état, les possessions de sa famille sont confisquées et lui et son frère sont exclus des établissements scolaires. Alors qu’il souhaite étudier la musique, Havel étudie plutôt l’économie pendant deux ans avant de quitter l’université technique tchèque de Prague. Il commence alors à soumettre des articles et des essais à plusieurs publications littéraires.
Les pièces et les œuvres écrites d’Havel trouvent un écho profond auprès des intellectuels tchèques et du public qui découvrent un exutoire sain pour leur mécontentement vis-à-vis des autorités communistes dans l’ironie et l’absurdité du contraste affiché entre un rêve promis et une réalité désolante. Havel devient vite un dramaturge et un critique politique respecté dans les cercles intellectuels. Ses critiques du régime soviétique, de l’oppression intellectuelle, de la censure des médias et de la rigidité globale du parti communiste font que les autorités le poursuivent et le contraignent au silence.
Les réformateurs au sein du parti communiste appellent à la possibilité de desserrer l’emprise forte sur la production économique, de démocratiser les politiques et d’autoriser une expression plus libre et une participation plus importante des citoyens dans les développements du pays tout en respectant le traité de Varsovie. Cet appel culmine par un mouvement du public appelé le « Printemps de Prague » en 1968. Les manifestants, frustrés par les propos rassurants du gouvernement envers les soviétiques, appellent à la souveraineté politique. Les efforts prudents pour une progression régulière vers la réforme sont anéantis le 21 août 1968 quand les chars soviétiques envahissent le centre-ville de Prague.
Ensuite, la censure et l’oppression deviennent encore plus stricts et les formes d’expression sont interdites. Les écrivains, journalistes et grands penseurs sont expulsés des agences gouvernementales. En 1976, l’interdiction d’un concert de rock clandestin et l’arrestation des membres du groupe, The Plastic People of the Universe, pour subversion de la société fait réagir les gens. Havel et ses amis rédigent le manifeste des droits de l’homme intitulé Chartre 77. 243 personnes signent la pétition, qui s’attaque au non-respect par le gouvernement des Accords d’Helsinki de 1975 sur les droits des citoyens à la liberté politique, économique, civile et culturelle.
L’écrasement du Printemps de Prague marque le début de la fin des expériences communistes de l’humanité sur l’essentiel de la planète. L’inflexibilité du régime autoritaire met en lumière les besoins élémentaires de la nation en termes de relation entre le gouvernement, le tribunal, les médias et le marché, ce qui est essentiel pour la prise de décisions justes pour tous.
En 1978, Havel rédige un essai politique intitulé The Power of the Powerless, dans lequel il souligne que les changements politiques refusés par le système communiste dépendent à présent du courage de la société civique et de son refus d’accepter les normes oppressives qui forcent les gens à se replier toutes les nuits dans leurs petits mondes personnels après une journée de travail écrasante tout en prétendant faire partie d’une société totalement unie. Le seul moyen de surmonter la servitude, selon lui, est que les citoyens assument individuellement la direction morale en osant vivre dans la vérité.
En 1979, Václav Havel est condamné à quatre ans de prison pour subversion de la société. Dans les années 1980, le mouvement d’opposition croissant (dirigé par lui) est déjà en cours car la stagnation économique dans le système communiste atteint un niveau de crise. En Tchécoslovaquie, les tentatives du gouvernement de démoraliser les combattants de la liberté échouent. Un nombre écrasant de dissidents politiques est mobilisé pour prendre la destinée en main une fois de plus. En novembre 1989, leurs efforts donnent naissance à un mouvement appelé la « Révolution de Velours » qui captive le monde. Le parti communiste est obligé de céder le pouvoir. Ainsi, la Révolution joue un rôle clé dans la résolution pacifique d’une guerre idéologique de quarante ans.
Václav Havel est élu président de Tchécoslovaquie le 29 décembre 1989 et est réélu deux fois par la suite (en 1993 et en 1998) en tant que président de la République tchèque. Après la fin de son mandat en 2003, il reste actif comme conférencier et auteur, soutenant les droits de l’homme et d’autres causes politiques. La République tchèque rejoint l’Union européenne le 1er mai 2004 et Havel décède en 2011 à l’âge de soixante-quinze ans.
Le président Havel n’a jamais puni sévèrement ses oppresseurs. Il expliquait qu’il ne deviendrait pas leur équivalent. Au lieu de cela, il s’est concentré sur le développement d’un avenir juste et prospère pour sa nation. Selon Havel, la politique devrait rester un instrument non pas pour les gains à court terme des partis ou individus mais pour l’intérêt commun et le bien-être à long terme du peuple. Lors d’un discours poignant le Premier de l’an de 1990, il a abordé le sens de la véritable souveraineté, déclarant que bien que la nation avait souffert, il ne fallait pas rester une victime de l’injustice et rechercher de l’aide de la part d’autres puissances :
Notre état ne devrait plus jamais être un appendice ou un parent pauvre de quelqu’un d’autre. Il est vrai que nous devons accepter et apprendre beaucoup de choses des autres mais nous devons faire cela à l’avenir en tant que partenaires égaux ayant également quelque chose à offrir. […] Notre pays, si c’est ce que nous voulons, peut désormais irradier de façon permanente l’amour, la compréhension, la puissance de l’esprit et des idées. J’ose dire que nous pourrions même avoir une opportunité de répandre davantage cette idée et introduire un nouvel élément dans la politique européenne et mondiale.
Václav Havel restaura la gloire des traditions du peuple tchèque en matière de démocratie humaine et libérale pour l’instauration de laquelle la famille et les partisans de Tomáš Garrigue Masaryk avaient lutté si dur lorsque la nation avait été fondée au début du 20ème siècle turbulent. Tout comme avant, la république nouvellement formée n’eut pas d’autre choix que de former un gouvernement démocratique à partir de rien, devant gérer la tâche colossale de développer une économie de marché sur les ruines d’un système effondré tout en combattant l’inflation, le chômage, un déficit en matière de logement, la dette et la corruption.
À présent, la démocratie représentative parlementaire de la République tchèque, bien qu’elle fasse face à de nouveaux défis, défend globalement la liberté individuelle et les droits humains, offre des opportunités égales pour tous les citoyens, encourage leur participation dans un capitalisme de libre marché, gagne leur confiance en fournissant un système judiciaire transparent et indépendant et leur permet de se baser sur des sources d’informations impartiales et importantes de leur choix. Cela est prouvé par la présence d’une classe moyenne saine, bien éduquée et renforcée qui comprend que diriger le gouvernement relève de la responsabilité de la société civique et que le gouvernement est le serviteur de son peuple.
Les changements provoqués par Václav Havel ont été réalisés au bon moment et au bon endroit. Ni Havel ni Masaryk n’ont promis des miracles pour leurs propres objectifs électoraux à court terme. Tout au long des âges, le peuple tchèque s’était battu longuement pour préserver sa souveraineté, devant devenir le maître de sa propre destinée encore et encore, apprenant à assumer les responsabilités pour chaque décision et les résultats qui s’en suivaient. Il n’est plus la victime des décisions d’une autorité étrangère. Personne n’a obligé le peuple tchèque à devenir une nation souveraine, un partenaire apte et prospère sur l’arène internationale. Il est le seul responsable de sa réussite. L’électorat puissant et éduqué, élevé par des traditions d’indépendance, d’humanité et de travail honnête s’en est assuré.
Aujourd’hui, la République tchèque offre au monde bien plus que « quelque chose » comme Havel l’a humblement exprimé. Prague, sa capitale immaculée et mystique accueille chaque année à elle seule plus de sept millions de visiteurs du monde entier. Le soin attentif et consciencieux pour la préservation de son héritage historique et l’organisation sensible et l’intégration d’ajouts innovants à l’image et à l’infrastructure uniques de la ville témoignent tous de l’héritage des grands esprits et des grandes âmes de la nation, qui ont beaucoup sacrifié pour le bien commun du peuple.
La rivière Vltava, comme une guirlande d’argent, continue de couler paisiblement et d’embellir la capitale majestueuse. Tout comme son courant généreux continue à faire vivre la prophétie de Libuše, le cours du temps continue à murmurer doucement l’histoire secrète d’une nation ayant résisté aux tempêtes de l’histoire et émergé avec un esprit inébranlable pour se tenir tel un phare d’assiduité, de réserve, d’humanisme et de souveraineté. Nous ne connaîtrons peut-être jamais l’ensemble des secrets de Vltava ; après tout, la Tchéquie a tant à offrir. Toutefois, si nous nous tenons sur le Pont Charles et laissons la rivière mystique nous captiver de son charme au crépuscule, nous pourrions nous retrouver à entendre la musique de Vltava et à embrasser doucement l’esprit de l’espoir et de la résurrection.
Par J. Ariunaa
Publié en UB Post
Le 14 août, 2024
Images
- Dmitry A. Mottl. Vltava river in Prague. October 27, 2017. Photograph. Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vltava_river_in_Prague.jpg.
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- Cheng, Holly. Tomáš Garrigue Masaryk, bust portrait, facing left by Lomen Brothers 1920. March 22, 2015. Photograph. Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tom%C3%A1%C5%A1_Garrigue_Masaryk_cph.3a46477.jpg.
- Přemysl a Libuše, Vyšehrad, Prague, Czech Republic. Sculpture designed by Josef Václav Myslbek in 1881. July 22, 2019. Photograph. Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:P%C5%99emysl_et_la_princesse_Libu%C5%A1e_par_Josef_Myslbeck_-_Parc_Vy%C5%A1ehrad_Prague.jpg.
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